Olivier Détour, CEO & fondateur de Netheos était l’invité d’Elizabeth Badinier dans l’émission « La nouvelle éco » sur France Bleu.
Retrouvez le podcast de cette interview (5 min) ci-après.
Ils y abordent les thèmes de :
👨💻 La Vérification d’identité à distance, qui accélère la souscription
🤖 L’intelligence Artificielle, qui permet de détecter les fraudes
✍️ La signature électronique, qui a la même valeur juridique qu’une signature manuscrite
Bonne écoute !
Vous proposez de sécuriser la souscription des contrats à distance. On parle de quel genre de contrat ?
On parle principalement des contrats de crédit et d’assurance. Quand on entre en relation à distance, il faut se prémunir d’un certain nombre de choses notamment contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. C’est une obligation, il y a une réglementation.
« Pour vérifier votre identité à distance, on vous demande une vidéo selfie, l’intelligence artificielle peut alors comparer avec la photo qui est sur votre pièce d’identité »
Donc, pour sécuriser des contrats, il faut commencer par vérifier l’identité de certaines personnes. Ça marche comment ?
C’est très simple. Vous êtes sur un site web et vous allez d’abord fournir votre pièce d’identité. Et ensuite, on va vous demander de faire un selfie vidéo pour comparer votre visage à celui qui est sur le document d’identité. On veut se prémunir de l’usurpation d’identité. Donc, on veut éviter qu’une personne tiers utilise votre document d’identité typiquement pour ouvrir un compte en banque, souscrire un crédit.
Tout ça se fait sans intervention humaine, uniquement par l’intelligence artificielle ?
Alors, je dirais que c’est une vérification hybride à deux niveaux. D’abord, la technologie est là pour faire des contrôles de premier niveau et aussi accompagner l’utilisateur dans sa démarche. L’aider en lui expliquant par exemple que le document est flou, et comment il peut le numériser avec une meilleure qualité. Et à posteriori, il y a également un contrôle humain qui est fait sur d’autres critères.
« L’intelligence artificielle permet de reconnaître un vrai document d’un faux, comme un détecteur de faux billets mais avec les moyens d’internet »
Vous proposez aussi de vérifier les justificatifs. L’intelligence artificielle est capable aussi de vérifier un justificatif de domicile, par exemple, ou une déclaration de revenus ?
Oui, tout à fait. C’est ce qu’on appelle le « machin learning » et le « deep learning ». On fait apprendre à nos algorithmes beaucoup de documents. Du coup, l’intelligence artificielle est en capacité de reconnaître un bon document d’un mauvais. Soit pour prévenir une erreur de l’utilisateur, par exemple lui dire qu’il est obsolète ou qu’il n’est pas à son nom. Mais ça peut être également pour détecter des tentatives de fraude, notamment sur les justificatifs de revenus, par exemple.
Donc, cela fonctionne un peu comme un détecteur de faux billets au supermarché ?
C’est ça, avec les moyens d’Internet.
« La signature électronique c’est la finalité de l’acte »
Enfin, la troisième démarche, quand on fait un contrat, c’est de le signer. Et là encore, la signature électronique, c’est votre domaine ?
Oui, on travaille dans le domaine de la signature électronique depuis 2004 et c’est un peu la finalité de l’acte. Quand on entre en relation à distance, effectivement, il faut prouver son identité. Il faut apporter un certain nombre de justificatifs, mais in fine, il faut signer un contrat. Et ça, on le fait de façon électronique, avec la même valeur juridique qu’un contrat papier.
On voit bien que quand on parle de démarches à distance, ça veut dire qu’on a plus besoin de se déplacer. Est ce que votre activité a tiré profit de la crise du Covid où, justement, on demande d’éviter les contacts ou les déplacements ?
Oui, elle en a tiré profit. Et j’aime à penser que ça a été réciproque. C’est un vrai service de pouvoir souscrire une assurance à distance, de pouvoir, par exemple louer un appartement quand on doit changer de ville en plein confinement, pour pouvoir le faire depuis son salon, c’est quelque chose de très confortable. Ça a permis d’accélérer ces pratiques là qui étaient déjà en nette progression.On l’a vu effectivement l’année dernière, ça devenait une nécessité.
Avec cette crise sanitaire, on parle beaucoup de fraude aux documents. Tous ceux qui souhaitent profiter des aides mises en place par l’Etat, la fraude aux documents ou l’usurpation d’identité sont des activités frauduleuses qui sont si facile que ça aujourd’hui.
Aujourd’hui, c’est plus facile de faire un faux crédit en ligne que d’aller braquer une banque. On sent bien quand même que cela suscite des vocations. Pour nous, le principal risque pour tout un chacun, c’est l’usurpation d’identité. On fournit de plus en plus de documents à distance, on a donc de plus en plus de risque de se faire usurper son identité. Et ça, c’est un réel risque parce qu’une fois que notre identité usurpée, c’est très, très compliqué de s’en défaire. Il y a une vraie problématique de confidentialité et de sécurité autour de la vérification d’identité, des justificatifs dans son ensemble.